Le vaisseau se pose.
La grande porte de celui-ci s'ouvre.
Derrière moi, d'autres humains qui se lamentaient: Certains pleuraient, d'autres criaient avant que le personnel ne les fasse taire, et il y avait ceux qui les insultaient discrètement.
Moi, depuis ma résurrection, un nouvel espoir s'ouvrait à moi. Je ne faisais aucun bruit.
Torses et pieds nus, menottés, un pantalon de fortune accompagnant nos jambes, à nous, les rescapés cybernétisés.

Ce vaisseau, appartenant au corps scientifique, venait nous déposer sur une planète de tests récemment conquise.
Là, juste au moment où les gardes nous plaçaient en rang, armés de batons-tasers qui seraient nos pires ennemis, je savais déjà à qui faire confiance, à qui m'allier, qui éviter et qui défoncer en premier si besoin était.

On a commencé à se déplacer. Ils faisaient des rangs d'une dizaine, je pense qu'ils vont nous placer en cellules de quelques uns et venir en piocher aléatoirement au fur et à mesure de l'avancement des tests.

En sortant, on apercevait brièvement le paysage: Désertique, sol et ciel rouges, un énorme bâtiment, des barrières barbelées desquelles jaillissaient de l'électricité et qui entouraient toute la bâtisse dans un large périmètre......Bref, paysage de merde pour la première planète autre que la Terre où je me rend.
C'est triste.

On a été mis en chemin vers l'entrée, par groupuscule. Finalement, j'ai pas compris, ils ont divisés ceux-ci, nous ne sommes plus que cinq. J'étais tout devant, on n'avait pas le droit de se retourner.
Cinq putain, je hais les nombres impairs !
Malheureusement, aucun de tous ceux que j'ai analysé comme problématique ou comme possiblement allié n'y étaient.
L'intérieur était à l'image de dehors, c'est à dire plat, sans détails....
Je ne savais pas si les gardes, casqués, étaient humains. Je le saurai sans doute bien assez tôt.

On est arrivés dans une cellule. Je l'avais dit !
Nos menottes ont été retirées, pfiou, j'en avait assez de ces trucs, ça me grattait.
Nan je déconne, maintenant que.....mes bras sont des pièces de ferraille....

Dès qu'on a tous été lâchés, directement, mes yeux se sont portés sur les autres, et voilà ce que j'en ai tiré:

-Un vieux, avec toute une partie du visage arraché, et remplacée par une pièce noire qui servait à la fois de mâchoire, d’œil gauche et d'oreille de rechange. Il s'est direct assit, et s'est recroquevillé. Il n'a pas l'air bien, je pense qu'il n'a pas assumé d'avoir été robotisé. En passant, j'ai vu que son cœur était aussi modifié, toute la partie, gauche aussi, de son torse, certaines côtes avec, ont étaient refaites. Bref, il crèverait sûrement dans pas longtemps. Inutile.
-Un gars qui me ressemble beaucoup: Jeune, barbe et cheveux de pacotille comme moi, mais noirs, bras robots, auquel on ajoutera le torse, et sûrement tous les organes à l'intérieur. Par contre, lui, il avait l'avantage d'être un athlète, d'après ce que je vois. Ses jambes possédaient des mollets tellement gros que je me demandait s'ils n'avaient pas été chercher un cheval à la robe beige pour remplacer ses jambes faute de matériaux. D'après son visage inquiété, je me dit qu'il serait ouvert à la conversation, et ce serait le seul allié de choix.
-Un gros. Un très gros. Moi aussi je pèse mon poids hein, je vais pas le cacher, mais lui....A la place des jambes, ils l'ont muni son corps de pattes d'araignées de métal qui devaient sûrement être les seuls objets supportant son poids. Il n'arrête pas de gueuler....Insupportable. Ouai, il ferait un bon bouclier de chair si ça partait en couille, mais en vérité, ne sert à rien.
-Pour finir, un gars avec une seule jambe, encore gauche, et le bras droit, en métal. Lui, je savais pas quoi en penser. Son air antipathique ne me plaisait pas, mais il avait l'air d'être comme moi: Impulsif, analysant les autres, bien malpoli......et en plus il se tenait exactement comme moi, dos au mur et croisant les bras! Mec, si t'as pas de personnalité dis le moi, je t'arrange ça, mais me copie pas, je tient à rester le seul mec avec une position aussi classe ici. Bref, je pense qu'il sera de mon coté, mais je devrait le surveiller.

Une trentaine de minutes passa.
Le vieux tapait la discute avec le gars aux mollets.
Ils s'entendaient bien je pense. Le jeune avait l'air gentil. Bon point. Le vieux avait l'air ouvert, juste peureux.
Le gros a fini par se calmer et rester en plein milieu de l'étroite salle blanche, en râlant.
A un moment il a commencé à pleurer.
C'est à ce moment là que tout a commencé: Le plagieur de positions classes est directement allé devant lui, et il a poussé un:

-Tu vas pas la fermer ta grande gueule sale porc ????

Sur le coup, on a tous été étonné. La conversation des deux zigotos termina. Le tas de graisse rétorqua, en cessant ses pleurs:

-Répète un peu ce que tu viens de dire.
-Ta gueule, arrête de chialer. J'en ai marre de toi.

Le visage du visé changea soudainement: Ses sourcils froncés, et puis graisseux aussi ( si si c'est possible je savais même pas ) démontraient bien toute la rage de l'homme.
Il allait foncer et attaquer.
Non.
Je ne le laisserait pas faire, un maximum de gens aptes à se révolter serait toujours bon. Les tensions doivent être minimes. Même si la moitié ne sert à rien, on trouve quand même un avantage en cherchant.
Je fonce d'un coup sur le gros, et je l'arrête avec mon bras gauche, tandis que le droit est tendu en direction de l'impulsif, pour stopper leurs courses.
Mais non, bien que ma main gauche atteignit son but, ce ne fut pas le cas de l'autre coté. A la place, j'ai trouvé......un autre bras.

Ayant la même idée que moi, le jeune à la barbe s'interposa DE LA MÊME FAÇON QUE MOI !
Arrêtez de me copier, z'êtes pas cool franchement !
En plus, le choc des deux bras avaient établi le jugement: Il était plus fort que moi.

On a réglé le conflit.
Le gros et le rageux ont été placés dans les deux coins opposés.
Nous on les gardait.
Ceci fait, j'ai constaté plusieurs choses:

Le gros s'énerve facilement et est une sorte d'Obélix qui ne veut pas qu'on le critique, le plagieur est un gros frustré ( d'ailleurs je me demande pas s'il est dérangé vu la façon dont il tremble là ) le vieux reste passif et à l'air plus habitué à ce qu'il est en train de subir, et le jeune......est plus courageux que ce que je pensais....et surtout plus puissant....

Il me le faut dans mon équipe.
Je vais lui parler de ce pas.